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Evenson - Baby Leg

 

 

Evenson, ça vous fera vraiment une belle jambe!

 

Le livre :

Un homme rêve. Il voit une femme qui boite. Sa démarche claudicante s’explique par une étrange jambe. Une jambe de bébé. Cette femme rêvée se promène avec une hache. Voilà comment débute Baby Leg. Cet homme se nomme Kraus et l’on ne sait rien, hormis qu’il lui manque une main et a une méchante blessure au front. Un brouillard s’est étendu sur son esprit. Mais ce Kraus tue, fuit, échappe aux protagonistes que sont Baby Leg et un psychiatre du nom de Varner. Où se situe le rêve de la réalité ?

 

Baby Leg ne plaira pas à tout le monde, il faut tout de suite en convenir : Evenson est comme un Lynch, l’on referme le livre et, comme une bombe à retardement, l’on découvre de nouveaux indices a posteriori puis tout autant de questions vous assaillent. Baby Leg est avant tout un remue-méninge, un style tranchant, parfaitement maitrisé (coup de chapeau à la traductrice).

 

J’écris Lynch, l’on pourrait aussi faire référence à Cronenberg : un univers paranoïaque, des oscillations entre univers inconscient et réalité, une relation au corps fragmenté (quasi psychotique). Ce texte est parfumé d’une inquiétante étrangeté (sic) constante, permanente… et les amateurs des univers lynchiens ne seront pas du tout déçus. Quant aux autres, laissez-vous happer par la chose. Il faut se laisser-aller, faire fi de ses propres expectatives, de ses propres schémas « littéraires » et plonger.

 

Le problème avec ce livre c’est qu’il transcende les genres, il ne s’agit pas d’un thriller ni de science-fiction et malgré tout c’est un texte véritablement littéraire. Baby Leg est une excellente novella par sa structure, sa construction. Rêve, réalité et espaces fusionnent. Au fur et à mesure que le lecteur progresse, le temps s’accélère les uns et les autres s’entremêlent pourtant sans grande confusion (voilà la qualité de ce texte).

 

 

Une plongée au-delà du rêve et de la réalité. Ne pas se laisser rebuter par l'apparente aridité du texte car, disait Cioran, c'est une erreur de vouloir faciliter la tâche du lecteur. Il ne vous en saura pas gré. Il n'aime pas comprendre, il aime piétiner, s'enliser, être puni. D'où le prestige des auteurs confus, d'où la pérennité du fatras

Et le fatras moyennageux n'est-il pas un poème de non-sense, cultivant l'absurde et l'impossible ?

 

L'auteur :

 

Brian Evenson, prêtre mormon défroqué par ses pairs qui jugeaient ses réjouissantes critiques de la religion bien trop fondées, est né en 1966 dans l'Iowa. Auteur, entre autres, de La Confrérie des mutilés , Du Pére des Mensonges, Evenson bâtit livre après livre une oeuvre subversive et finement observatrice de l'Amérique bien-pensante et de ses travers. Il est aussi traducteur de Jules Romains, Christian Gailly, Jacques Dupin et de son... traducteur Claro.   

 

Remercions Hermès Clandestin grâce à qui cette e-dition atteint une qualité typographique et technique qui devrait en remontrer à bien des e-diteurs professionnels ! Comment ne pas être heureux de cette excellente collaboration.

 

 

Tout ceci n'est pas réel, mais vous le trouverez bel et bien là



06/08/2012
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