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Calet - Le Bouquet

 

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Encore un bouquin d' Calet ? Ça, c'est L' Bouquet !

 

Ils sont pas nombreux les livres qui racontent la drôle de guerre et la débâcle qui s'ensuivit :  Week-end à Zuycoote de Robert Merle et Le Bouquet de l'ami Calet... Pour paraphraser Bardamu : "Ça a commencé comme ça."

 

"... Cette journée du quinze juin, elle est longue, longue dans ma mémoire. Longue comme un jour sans fin. Les jours sans pain sont venus également, plus tard. Lourde aussi ; elle vaut son pesant de malheur. Aujourd’hui que je parle, j’en revois toutes les minutes une à une, tous les détails, toutes les heures, toute notre peine, tous les personnages. Et, de la faire à rebours, pas à pas, kilomètre après kilomètre, je ressens la même fatigue qu’alors. Ça vit, elle a une couleur, une odeur même, c’est gravé en moi à la douleur et ça reste. Pareil à un film de cinéma, où j’aurais joué un bout de rôle, qui tournerait rien que pour moi. Seulement, les films qu’on a vus, ça passe, tandis que celui-là… ça passe, oui, mais sans qu’on oublie, comme les mauvais rêves.

Le quinze juin, c’est le jour où l’on nous a faits prisonniers. La retraite durait déjà depuis des semaines, d’un département à l’autre. La Patrie, on l’avait bel et bien à la semelle des souliers. Nous nous sentions à bout de forces. Cela ne pouvait continuer. On croyait avoir touché le fond, on se trompait. Les casseroles ont un fond, la vie n’en a pas. N’importe. Tout ce que l’on demandait, c’était de s’arrêter, que cette fuite se terminât sur l’instant. Perdus, traqués, abandonnés sans espoir de salut, on ne trouverait jamais la bonne route, la route libre. Toutes les routes de France étaient devenues dangereuses ; elles ne menaient plus nulle part."

 

Mais laissons le soin à Calet de nous présenter Le Bouquet :

 

"Le bouquet n'est pas un roman, mais l'histoire du mitrailleur Adrien Gaydamour qui n'avait pas de mitrailleuse, un soldat de quarante, depuis son incorporation au " ...ième Débineurs " jusqu'à sa levée d'écrou. Il s'agirait donc plutôt d'une tranche de mauvaise vie qu'il n'a pas été le seul à avaler. Avant, Gaydamour a suçoté une existence des plus quelconques : l'école, la caserne, le chômage, l'autobus quotidien, le bureau, en compagnie d'autres Gaydamour. Mais voilà qu'on l'invite à entrer dans un conflit mondial. Puis il est fait prisonnier : le bouquet. Adrien a pu s'échapper. Mais, il reste là-bas une chiourme innombrable. D'autres parleront après lui. C'est une histoire répandue par le monde à des millions d'exemplaires. Des variations sur le froid, la faim, l'ennui et la mort. Des histoires toutes simples qui ne s'inventent pas. J'ai fait ce livre en 1942, dans un village de montagne pendant un printemps, un été. Fait après l'avoir souffert. Et aujourd'hui que nous sommes enfin libres, ce récit peut venir au grand jour. Je n'y ai rien changé."

H. C. (Octobre 1944)

 

Un site bartlebien à découvrir et où il est aussi question de Calet

 

Le Bouquin, non l'bouquet !



03/10/2012
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